A quand remonte votre dernière « bonne » décision ?
Changer de coupe de cheveux, de conjoint·e, de boulot, de ville, … ? Ou, au contraire, décider justement de … ne rien changer ?
Il y a quelques semaines, je vous ai posé cette question sur Instagram : quelle a été votre dernière bonne décision ? Voici les réponses que j’ai reçues :
En partageant ces réponses, j’ai soudain eu super peur : et si ce partage faisait plus culpabiliser les personnes qui me suivent qu’autre chose ? Et si, à la lecture de ces belles décisions prises par des inconnu·es, les personnes se disaient « tout le monde arrive à prendre des décisions pendant que moi, je reste bloqué·e dans ma situation merdique » ? Damned : je dois rétablir la vérité sur la prise de décision !
Nous avons toutes et tous des domaines de notre vie où l’on sait qu’il faudrait que l’on agisse, que l’on change quelque chose. Mais un truc nous en empêche. Et ça prend des mois, voire des années, avant d’arriver à comprendre quel est ce truc, et ça prend des mois, voire des années avant d’arriver à prendre LA décision. Celle que notre petite voix intérieure susurrait à notre oreille depuis le départ, peut être.
J’aime bien, en séance, parler de « parts » de nous. Une part qui sait ce qui est bon pour nous, une part qui freine des quatre fers, une part qui sait prendre soin, une part qui a des doutes, une part qui s’en fout… Je nous vois comme des diamants aux multiples facettes, vous voyez ? Suivant l’endroit où est placée la lumière, une part (ou une facette) est plus visible que les autres. Et si cette petite voix était une facette restée dans l’ombre trop longtemps ?
Je reviens à nos moutons : prendre des décisions (et bonnes, de préférence)
Ces dernières années, j’ai pris de grandes décisions, sans jamais savoir à l’avance si elles étaient bonnes :
- Quitter le monde salarié pour devenir praticienne en hypnose
- Reprendre mes études
- Me raser la tête
- Quitter mon copain
- Annoncer à mes proches ma bisexualité
- Changer de ville
(À peu près dans cet ordre là!)
De l’extérieur, cela peut sembler simple, rapide même. Tout ça en seulement 3 ans ! Sauf qu’en réalité, chacune de ces décisions m’a couté des insomnies, des doutes, des larmes, de la thérapie, et du temps. Beaucoup de temps. Des listes de pours et de contres, des discussions entre ami·es, des engueulades, de l’énergie. Beaucoup d’énergie. Pour au final, ne jamais savoir à l’avance si ces décisions étaient bonnes. Elles étaient risquées, nécessaires et une chose que j’ai compris dernièrement, c’est que leur réussite ne dépendait jamais uniquement de moi.
L’exemple du déménagement
Prenons par exemple la décision de « changer de ville ». Début janvier 2023, il me semble évident, et ce, du jour au lendemain, que je dois quitter Lyon pour retourner vivre à Narbonne, ville d’où je viens. Pour tout vous dire, j’ai moi même été surprise par cette envie, que dis-je, cette obsession. J’ai eu extrêmement peur de prendre cette décision car j’avais l’impression qu’elle sortait de nulle part.
Moi, Narbonne ? Cette ville que je critique depuis le lycée, que j’ai quittée en disant à qui voulait l’entendre « plus jamais ! » ? Et pourtant, je ressentais en début d’année une envie dévorante d’y aller. Tout me semblait tout à coup évident : c’était là-bas que je devais vivre. Très clairement choquée par cette envie qui me paraissait soudaine, j’ai repris les carnets sur lesquels j’ai écrit cette dernière année et devinez quoi ? Tout était là, sous mes yeux. « J’ai envie de tout plaquer et être au bord de la mer. » « Je n’en peux plus de la ville, je rêve d’être à la campagne. » « Je veux faire du vélo au bord des vignes. » « J’ai envie de voir ma famille plus souvent, je suis trop loin. » Et des phrases comme ça, j’en ai écrit toutes les semaines, pendant plus d’un an. Et j’ai quand même réussi à être surprise quand du « jour au lendemain » je n’avais plus qu’une seule idée en tête : partir là-bas. Alors que pendant tout ce temps, chaque mot écrit sur ce carnet m’aidait à avancer vers ma destination.
Qu’est-ce qui m’a aidé à agir ?
De manière générale, pour toutes ces décisions, je pense que ce qui m’a aidé à me dire que c’était la bonne décision, c’est la connexion grandissante avec mes besoins et mes émotions, et la confiance que j’ai acquise avec le temps en ma capacité d’identifier ces besoins. Cette connexion ne s’est pas faite toute seule, OH NON. C’est un travail de longue haleine, qui a démarré il y a quelques années en thérapie. L’hypnose a été un élément déclencheur, en m’aidant à voir les situations sous un autre angle, à me connecter à mes ressentis corporels et donc, à être en contact avec mon alarme intérieure qui me disait : tu n’es pas au bon endroit.
L’autre élément qui m’a aidé, c’est la capacité d’agir malgré la peur. Je ressens très souvent de la peur et de l’anxiété dans ma vie personnelle. Dans ma vie professionnelle, j’ai étrangement tendance à agir rapidement (tout en m’assurant de rester en sécurité). Il est fortement probable que le filet de sécurité que représente ma famille et mes ami·es m’aide à prendre des risques. Si j’avais des enfants à charge et je n’avais pas de famille qui pouvait me soutenir financièrement si je le leur demandais, je n’aurais peut-être pas pris les mêmes risques (mais j’aurais quand même rasé ma tête, ça c’est sûr.) Enfin, je dis ça mais en réalité je n’en sais rien, je ne peux pas réécrire l’histoire.
Un des éléments qui m’aide le plus à prendre une décision est de me dire : “qu’ai-je à perdre ?” Si la réponse est « un peu d’argent », alors je fonce, car je sais que l’argent peut se retrouver facilement (en travaillant, hélas).
Et si je prends une mauvaise décision ?
Je vous entends d’ici me dire « t’es bien mignonne Camille, mais, et si je prends la mauvaise décision ? »
C’est un risque, en effet. De mon côté, ces dernières années, j’ai emménagé dans la mauvaise coloc, j’ai fermé les yeux sur la violence dans une de mes relations amoureuses, j’ai fait confiance aux mauvaises personnes, j’ai pris les mauvais jobs. Entre autres. Mais avec le recul des mois, voire des années, si je n’avais pas pris ces “mauvaises” décisions, je n’aurais pas réussi à identifier mes limites, je n’aurais pas appris certaines leçons, et je ne serais certainement ni la personne ni l’accompagnante que je suis aujourd’hui; entourée de belles personnes, en train de faire un boulot dans lequel je me sens, enfin, à ma place. Et je pense que l’on a parfois besoin d’aller dans les endroits où l’on n’est pas à sa place pour arriver à trouver où est la sienne.
Vos trucs et astuces
Et vous, quelles sont vos boussoles ou astuces pour arriver à prendre des décisions ? Est-ce que vous y arrivez facilement, ou est-ce un travail de longue haleine ? Utilisez les commentaires en bas de cet article pour partager votre expérience !
Si ces problématiques vous parlent et que vous êtes à la recherche d’un coup de pouce, parlons-en : nous pourrons vérifier ensemble si l’accompagnement que je propose peut vous aider à avancer vers votre destination ! Je propose des rdvs téléphoniques gratuits d’une vingtaine de minutes, vous pouvez réserver votre créneau sur mon agenda en ligne.
Je vous dis à bientôt ?
1 Comment