Les questionnements autour du genre sont des sujets qui m’intéressent énormément, que cela soit lors des accompagnements en hypnose que je propose ou à un niveau plus personnel, me concernant. J’aime cette réflexion sur notre identité profonde, cette remise en question de la norme binaire homme/femme et toutes les possibilités infinies d’expression de soi. C’est si excitant !

De la nécessité d’un lexique queer

Ceci étant, je sais que c’est encore aujourd’hui un sujet trop peu connu, avec des mots de vocabulaire spécifiques qui peuvent être abstraits pour les personnes non concernées.

Aussi, j’ai à coeur de vous aider à mieux comprendre ces questionnements autour de l’identité de genre. Peut-être qu’une personne de votre entourage se pose des questions sur son genre et vous aimeriez pouvoir l’aider ? Ou qu’en tant que thérapeute vous souhaitez pouvoir mieux accompagner les personnes transgenre ? Ou enfin, peut-être que vous vous questionnez sur votre identité de genre ?

Cet article devrait vous aider à naviguer dans le fascinant et merveilleux spectre du l’identité de genre. J’ai pioché à différents endroits des définitions qui vous permettront de découvrir des créateur·ices de contenu queer. 

Mais avant d’aller plus loin, peut-être que vous mourrez d’impatience de savoir :

Pourquoi parle-t-on de genre et non pas de sexe ? 

Je vais tenter une métaphore ici et j’espère qu’elle vous parlera :

Le sexe renvoie à tout ce qu’on pourrait voir en cours de biologie : chromosomes, hormones, anatomie. 

Le genre renvoie à tout ce qu’on pourrait voir en cours de sociologie : rôles, comportements, la perception que l’on a de nous et des autres… 

Le genre n’est figé ni dans le temps ni dans l’espace et peut toujours évoluer. On pourrait facilement imaginer qu’être un homme ne se matérialise pas de la même manière au Japon dans les années 2020 qu’en Colombie dans les années 1920. 

Le genre : identité et expression

L’identité de genre est une conscience ou un sentiment interne (que nous avons tous) sur le fait d’être homme, femme, ni l’un ni l’autre, ou les deux. Certaines personnes ne se questionneront jamais sur leur genre. D’autres personnes ressentiront que le genre qui leur a été assigné à la naissance ne correspond pas à celui auquel ils ou elles s’identifient. 

L’expression de genre, c’est la façon dont les personnes expriment leur genre au monde entier à travers leur apparence. L’expression de genre ne correspond pas forcément à l’identité de genre, ce n’est pas parce qu’une personne s’habille « comme un homme » (et puis qu’est ce que ça veut dire « comme un homme », hein ?) qu’elle s’identifie au genre masculin. 

Source : www.jeunessejecoute.ca

Personne cis, queer, trans, non-binaire et intersexe

personne cisgenre

“Personne dont l’identité de genre est en concordance avec le sexe assigné à la naissance. Souvent raccourci à “personne cis”. Par exemple, une personne qui est née avec un sexe féminin et qui se sent femme est une femme cisgenre.”

Source : La Déferlante n°3

personne queer

Se dit d’une personne dont “l’orientation ou l’identité sexuelle ne correspond pas au modèle social hétéronormé“. Et ça, c’est le Larousse qui le dit ! Toutes les personnes qui ne se retrouvent pas dans le modèle « classique » cisgenre ou hétérosexuel peuvent s’identifier comme queer. Queer veut initialement dire « étrange » ou « bizarre », et était utilisé pour insulter les personnes qui sortent de la norme. Les personnes queer ont donc décidé de se réapproprier ce mot et il est aujourd’hui utilisé par tout le monde.

personne trans(genre)

“Une femme transgenre (parfois raccourci au mot « trans ») est une femme à qui l’on a imposé le genre masculin à la naissance et qui ne s’identifie pas à ce genre là”.

“Un homme trans est un homme à qui l’on a imposé le genre féminin à la naissance et qui ne s’identifie pas à ce genre là”.

Le terme “transgenre” est privilégié depuis les années 1990 mais certaines personnes trans peuvent utiliser le mot « transsexuel ». Contrairement à ce que la psychiatrie nous a laissé croire pendant des décennies, la transidentité n’est pas une maladie mentale, au même titre que l’homosexualité. 

Source : @aggressively_trans

personne non-binaire

La non-binarité est un terme parapluie qui regroupe n’importe quelle identité de genre qui n’est ni exclusivement homme, ni exclusivement femme.

Une personne non-binaire ne se reconnait pas dans la norme binaire homme/femme.

Les termes genderqueer ou genderfluid représentent les personnes qui ne s’identifie pas toujours au genre féminin ou masculin. 

Source : @payetanonbinarite

personne intersexe

Personne née avec des caractéristiques sexuelles considérées comme n’étant typiques ni du féminin ni du masculin. Les personnes intersexes sont encore de nos jours en France mutilées à la naissance afin que leurs caractéristiques sexuelles correspondent à ce que l’on attend du genre qui leur est imposé, féminin ou masculin. Je vous invite à découvrir le travail du Collectif Intersexe Activiste via cette vidéo youtube résumant leur action et leurs revendications : Enfants intersexes : l’urgence d’attendre.

Transidentité et intersexuation sont deux choses très différentes, même si certaines personnes sont les deux. Appelé·es à tord « hermaphrodite », ce terme est jugé inadapté et insultant.

Source : wikitrans.co

Zoom sur la transidentité

transition

La transition de genre (ou dit “transition”) est un long processus qui permet à une personne de s’affirmer dans le genre dont elle se perçoit, et dans lequel elle peut s’épanouir. Toutes les personnes trans ne ressentent pas le besoin de faire une transition. De la même manière que l’on ne demande pas aux personnes trans quel est leur deadname (voir plus bas), il est très malvenu de poser des questions sur la transition, les opérations et les traitements qu’ils ou elles peuvent choisir ou non de suivre. 

Source : wikitrans.co

pronoms et mégenrer

Partager les pronoms que l’on souhaite que l’on utilise pour parler de nous est une pratique commune dans les milieux queer et féministes. Pour vous donner un exemple, le pronom que j’utilise est “elle”. Quand on parle de moi, je souhaite que l’on me genre au féminin et qu’on dise “elle” : “Camille est hilarante et elle me fait beaucoup rire” (une phrase complètement au hasard.) Quand je me présente lors des cercles de parole que j’anime, je vais dire me présenter en disant que mon prénom est Camille et que le pronom que j’utilise est elle.

Le mégenrage est l’utilisation de mauvais pronoms. Afin d’éviter de mégenrer une personne, vous pouvez prêter attention aux pronoms que la personne utilise pour parler d’elle-même ou vous pouvez partager les vôtres et lui demander « quels sont les pronoms que tu utilises ? » Le mégenrage peut être vécu de manière très violente par les personnes trans, aussi, si jamais vous vous trompez, vous pouvez vous reprendre dans la foulée et réutiliser le bon pronom. 

Par exemple : genrer au masculin une femme trans ou genrer au féminin un homme cis relève du mégenrage.

deadname

“Entendre son ancien prénom (parfois appelé : « deadname ») peut être une source de souffrance pour les personnes trans. Si vous vous trompez, corrigez-vous et essayez de ne pas le refaire, cela peut arriver à tout le monde.”

Le deadname ne doit pas être demandé, et de toute façon, il n’est pas utile de le connaître car il n’est plus utilisé par la personne.

Source : wikitrans.co

adelphité

“Le mot adelphité vient de la racine grecque « adelph- » qui a donné les mots grecs « adelphós » et « adelphé », signifiant respectivement « frère » et « sœur ». Par définition, il évoque le lien de parenté entre des enfants né·e·s de même parents. Et englobe donc les mots « sororité » (solidarité entre femmes) et « fraternité » (solidarité entre hommes)”.

Source : Paulette Magazine

Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais je crois que le monde aurait bien besoin d’un peu plus d’adelphité, de soutien et de respect. Et en particulier le monde de l’accompagnement : j’ai lu beaucoup trop de témoignages de personnes trans qui sont mégenrées par des professionnel·les de l’accompagnement ou à qui l’on pose des questions qui relèvent purement de la curiosité et qui peuvent être violentes à entendre. Ce lexique est ici pour également aider ces personnes à faire attention aux impairs qu’ils ou elles pourraient commettre par méconnaissance de la transidentité.

L’adelphité est probablement une des valeurs qui anime le plus mon accompagnement afin de proposer un espace d’écoute, de sécurité, de respect et de non jugement. Que vous soyez transgenre ou cisgenre 😉