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J’ai reçu plusieurs messages de personnes cherchant à savoir où j’en étais dans cette reprise d’études. Alors, L3 ou pas L3 ? 

Si vous avez raté les épisodes précédents, vous pouvez lire ici et le bilan des deux premières années de ma reprise d’études en psycho en parallèle de mon activité de praticienne en hypnose.

Replaçons cette année de L3 à l’IED de Paris 8 dans son contexte.

Cette troisième année a donc eu lieu pendant l’année scolaire 2023/2024. J’entre alors en L3 AJAC (AJourné Autorisé à Composer), ce qui signifie que je suis en L3 avec quelques matières de L2 à passer. C’était trop difficile pour moi de passer toutes les matières d’un coup l’année passée, je commence donc mon année avec 2 matières de L2 à rattraper.

Cette année là, c’est aussi l’année où les examens passent en présentiel après avoir été à distance depuis le covid. Au début de l’année scolaire on ne sait pas trop où est-ce qu’ils vont avoir lieu et spoiler : les 3 sessions ont eu lieu dans 3 lieux différents, en région parisienne. 

Cette L3, j’ai aussi décidé que je la ferai en 2 ans, ce que la majorité des étudiant·es recommandent par ailleurs. J’ai déjà vu l’intensité augmenter en L2, je les ai donc crus sur parole et j’ai, dès le début de l’année, réparti les cours entre l’année scolaire 2023/2024 et 2024/2025 (spoiler bis : je ne savais pas à ce moment là qu’il n’y aurait pas d’année scolaire 2024/2025 pour moi) 

J’ai décidé de passer 4 matières de L3 et 1 de L2 par semestre afin qu’il me reste, l’année d’après, 5 matières de L3 à passer chaque semestre (stage inclus).

Maintenant qu’on s’est dit ça, comment s’est passée cette année ?

Au quotidien : jongler entre les séances d’hypnose et les études 

Depuis la L2, j’ai choisi de diviser mes journées de travail en demi-journée : demi-journée cours, demi-journée séances individuelles. J’ai la chance d’être indépendante et d’avoir la main sur mon planning, j’en profite ! Sur une semaine, j’ai décidé de travailler un cours par jour : le lundi, c’est cours de cognitive le matin et séances l’aprem. Le mardi, séances le matin et dév l’après-midi. Ainsi de suite. Au final, je dois, en moyenne, passer entre 8 et 10 heures par semaine à travailler les cours. Avec un pic avant les examens, parfois en prenant quelques jours de « « « congés » » » pour travailler certaines matières. 

Je ne veux pas bosser les cours le soir ni le week-end, et je suis intransigeante sur ces exigences là. Je veux être capable d’être 100% présente et disponible quand je suis en séance individuelle. Etre concentrée, à l’écoute, capable de faire des liens, dans l’empathie, proposer une approche personnalisée grâce à l’hypnose… Je veux que chaque personne se sente spéciale lors des séances, et je ne vois pas comment c’est possible d’offrir tout ça si je suis épuisée. 

Ces études sont assez stressantes pour moi car je souhaite présenter un très bon dossier lors de ma recherche de master. Et un très bon dossier, c’est notamment une très bonne moyenne générale (mais pas que). J’ajouterais à celui-ci un critère personnel : ne pas être en burn-out. Sinon, à quoi bon reprendre les études de psychologie et être accompagnante si je ne prends pas soin de moi sur le chemin ? Autant en profiter pour être mon cobaye et montrer une façon de faire alternative. 

Je travaille donc de chez moi, dans ma chambre (j’y ai un bureau), et parfois je vais à la médiathèque quand, vraiment, je sens que je suis au bord du craquage et que je ne peux plus voir mes murs en peinture. A ce moment là, j’habite encore en colocation, et dès j’en ressens le besoin je descends dans le salon me plaindre à la pauvre personne qui a le malheur de se trouver dans les parages. Parfois j’arrive à motiver des personnes autour de moi pour faire des sessions de travail collectives. Pour arriver à finir un dossier pour lequel je n’avais plus aucune motivation, j’ai travaillé à côté de deux de mes colocs qui essayaient de relever le challenge de finir un puzzle très compliqué en moins de 24 heures. Ambiance studieuse 1, puzzle 0.

Rencontrer la démotivation.

Puis à un moment donné, mon année a basculé. Aux examens du premier semestre je n’ai pas eu la moyenne dans une matière importante et cela m’a complètement démotivée. J’étais pourtant vraiment convaincue d’avoir réussi (ce qui est assez rare pour être souligné) donc ma désillusion a été grande. Je me souviens très bien être en train de découvrir ma note dans la cuisine et de fondre en larmes. Je pense que c’est précisément à cause de cette démotivation que j’ai mis autant de temps à écrire cet article. J’ai écrit la première partie du-dit article d’une traite et je bloque sur celle-ci : je viens encore de passer 15 minutes à scroller sur instagram entre ces deux lignes, vous voyez ce que je veux dire ? Il y a ici quelque chose d’inconfortable à dire et à explorer. 

Je reprends : c’est difficile de m’y remettre après cette déception, je perds confiance en mes capacités et je remets en question mon projet. Et si je n’arrive pas à avoir une meilleure note aux rattrapages ? Je ne vois pas ce que je peux faire de mieux, j’avais pourtant appris tout (ou presque) par coeur, et si j’étais juste pas faite pour ce métier ? Et si je ne comprenais rien, en fait ? Dois-je revoir mon projet d’évolution de carrière ? Cette note (je crois que c’était un 9, pas la fin du monde en plus, on est d’accord) me fait perdre mes moyens, mon envie de poursuivre, et je me traine tout le long du semestre 2 pour continuer à apprendre. J’ai finalement obtenu un 12 aux rattrapages, alors que cette fois-ci j’étais convaincue de m’être vraiment ratée. Comme quoi, hein. 

Et si je faisais une pause ?

Sauf que bon, voilà : milieu du second semestre, je n’ai plus envie d’être là, je suis convaincue de ne pas avoir les capacités pour terminer ces études avec un bon dossier pour les masters, je me force à étudier sans prendre aucun plaisir. Et je ne sais plus d’où ça sort, mais me vient l’idée à un moment de faire une pause pour reprendre goût à l’apprentissage. Quelque chose de plus pratique qui me sera utile dans ma vie professionnelle actuelle, sortir prendre une grande bouffée d’air frais pour reprendre, ensuite. Je décide donc de faire une année de césure.

suite à venir.

photo par Studio Majoa.

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