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Si vous n’avez pas lu les précédentes parties, découvrez le bilan de la L1, le bilan de la L2, et le bilan de la première partie de la L3. Car oui, plot twist : je n’ai pas encore fini la L3. Vous vous apprêtez donc à lire le bilan de mon année de césure !
J’ai donc décidé de faire une année de pause et de dédier cette année à une formation plus “pratique” autour des pratiques narratives, approche qui m’intéresse énormément depuis que j’ai découvert le travail de Charlie Crettenand. Cette formation a finalement été annulée alors que ma décision était déjà actée auprès de l’université. J’ai donc choisi de faire de cette année une année dédiée au repos mental et au développement de mon activité d’hypnose.
A l’heure où je vous écris, nous sommes à 3 jours de la rentrée 2025/2026. Je peux depuis vous assurer que partir en césure a été la meilleure décision que je pouvais prendre. Sans cela, je ne sais pas à quoi aurait ressemblé mon année scolaire 2024/2025, et surtout je ne sais pas dans quel état aurait été ma santé mentale. Aujourd’hui je n’ai qu’une hâte : remettre le nez dans les cours, aller fouiller les articles de recherche, réaliser mon stage et préparer le futur : être étudiante en master afin de devenir psychologue !
Revenons ensemble sur cette année de césure si vous le voulez bien ?
Une année pour réfléchir à ce que je peux faire différemment à l’avenir
Sortir de l’isolement
Je crois qu’un de mes problèmes principaux ces dernières années à l’IED a été l’isolement : je n’avais personne dans mon entourage qui comprenait réellement ma situation. Quand on me répondait « mais je suis sûr·e que tu vas y arriver » quand j’avais l’impression que tout était impossible, je me sentais encore plus seule et incomprise.
Personne avec qui bitcher sur tel cours, se remotiver l’un·e l’autre, partager des conseils et faire des sessions de travail en ligne ensemble. C’est désormais ma préoccupation numéro 1 : trouver des personnes avec qui étudier à distance. Peut-être qu’en en parlant avec des personnes de confiance dans ma promo les années précédentes j’aurais moins vécu comme un échec personnel cette “mauvaise” note, qu’elle m’aurait moins impactée, que j’aurais relativisé plus facilement. Facile à dire maintenant que c’est passé, en réalité, je n’en sais rien, ça reste une hypothèse.
Créer une routine anti-stress
Cette année de césure a aussi été dédiée à trouver ce qui me faisait du bien. J’ai donc, au cours de cette année :
- commencé à courir (j’ai depuis participé à 3 trails, le prochain est en décembre)
- testé et approuvé le crossfit (si on me l’avait dit il y a 1 an j’y aurai jamais cru)
- démarré des cours de dessin (que je vais poursuivre cette année)
- déménagé tout en restant dans ma région (j’habite seule maintenant et j’ai même un bureau dans ma maison !!!)
Tous ces éléments sont autant de ressources qui vont m’aider à parer le stress intense dans lequel j’étais plongée les années passées.


Photo de gauche : mon nouveau bureau (photo de Studio Majoa), photo de droite : un dessin réalisé en cours de modèle vivant
Une année pour chercher un stage de L3
J’ai profité de cette année de pause pour partir à la recherche du stage que je voulais effectuer. En L3 à l’IED, nous avons un stage d’observation de 100 heures à effectuer auprès d’un·e psychologue (clinicien·ne, en développement, en neuro ou du travail : peu importe !)
Beaucoup de questions à se poser : de quel type de psychologue ai-je envie d’apprendre, et pour apprendre quoi, pour accompagner quel public, sur quelles thématiques, à quel moment de l’année ? Comment organiser mon planning autour de ce stage ?
J’ai, depuis trouvé toutes ces réponses, et vous n’avez pas idée à quel point il me tarde de démarrer ce stage !
Une année pour affiner mon projet professionnel en psychologie
J’ai aussi mis à profit cette année de pause dans la licence pour réfléchir aux masters qui m’intéressent, à trouver une façon de financer cette poursuite d’études (je n’ai pas assez d’argent de côté pour réduire mon temps de travail en passant en présentiel et étudier en même temps.)
J’ai regardé les critères de sélection de ces masters, identifié les thématiques étudiées par les profs via les laboratoires de recherche des masters en question (informations accessibles sur les sites internet des masters) et j’ai noté ce qu’il faut préparer pour les dossiers de candidatures. Je pense postuler à 3 masters maximum pour cette première (et j’espère dernière) session de candidatures.
Je sais que le stage va m’aider à continuer à murir ce projet et ces réflexions, et pour ça, vraiment : je meurs d’impatience d’y être (quoi, je l’avais déjà dit ?)
Une année pour être plus créative
Le fait d’avoir du temps libre aide également à la créativité, ça me parait évident : j’ai eu du temps pour mettre en place un projet professionnel qui me tenait à coeur depuis un moment. J’avais très envie de créer un collectif de relou·es féministes et wokistes qui se retrouve 2 fois par mois pour lutter contre l’isolement que l’on peut ressentir quand on porte des valeurs qui nous sont chères et autant décriées médiatiquement. Je l’ai appelé le cocon, vous pouvez en apprendre plus en regardant cette vidéo que j’ai fabriquée de mes petites mains.

J’ai envisagé le cocon comme étant un espace de soulagement collectif, et nous avons alterné des temps de parole libre et des ateliers pour creuser des thématiques comme le repos, la place des émotions, la colère, etc. 4 groupes ont vu le jour, et je suis extrêmement fière et pleine de gratitude d’avoir pu animer cet espace tout au long de l’année passée.
Une année pour m’investir bénévolement
Pour terminer avec ce que cette année de césure m’a permis de vivre, j’aimerais vous parler de 2 projets auxquels j’ai participé grâce au temps libre qui s’est dégagé dans mon planning.
Le premier, c’est d’avoir fait partie du collectif Fiertés de Narbonne, qui a créé la première marche des fiertés narbonnaise ! Une grande aventure, que ce soit dans les réunions d’organisation, le travail sur la communication pour faire connaitre notre initiative et dans le jour J qui a été un succès 1000 fois plus grand que ce que j’avais osé imaginer. Rencontrer des personnes queers qui vivent dans la région de Narbonne, voir cette fierté exister tout au long de cette journée, ça a été un cadeau incroyable.

Le deuxième, c’est le projet Gen·Club. Une collègue des collectives m’a proposé de mentorer une étudiante en réflexion sur ses projets à venir. Nous nous sommes vues 2 fois par mois pendant 6 mois et le matching était juste parfait. J’ai adoré cette expérience et cette rencontre, aussi ravie de voir que mes expériences (qui n’ont pas toujours été faciles par le passé), réussites et erreurs pouvaient être utiles à une autre personne !
En bref, comme vous avez pu le lire, cette année de césure a été extrêmement riche en aventures et expériences et je ne peux que vous recommander, quand vous vous sentez perdu·es, de prendre un temps pour respirer, vivre et puis décider de la suite une fois que vous aurez les idées plus claires.
Prête pour terminer cette L3 ?
Honnêtement : plus que jamais ! J’ai hâte d’être à l’année prochaine pour faire le bilan de l’année qui arrive. J’espère que cette expérience pourra vous être bénéfique, que ce soit dans le cadre d’une reprise d’études ou dans vos projets tous cours, que vous vous autoriserez à sortir du sentier battu, de la façon dont un parcours doit être fait et de faire les choses à votre manière en restant fidèles à qui vous êtes vraiment.
D’ailleurs, vous en êtes où vous dans votre parcours ? Qu’est-ce qui vous aide à tenir ? J’ai souvent des messages de personnes qui veulent se lancer (et je ne peux pas répondre à tout le monde j’en suis vraiment désolée) mais j’ai rarement des messages de personnes qui sont en train de changer de vie.
Racontez moi tout, ici ou sur instagram, j’adore vous lire : @camille.tisseyre.